dimanche 30 juin 2013

Obama veut aider à doubler l'accès à l'électricité en Afrique

Le Monde.fr avec AFP |

Le président américain Barack Obama, en visite en Afrique du Sud depuis vendredi, va annoncer dimanche 30 juin un plan de 7 milliards de dollars destiné à faciliter l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne, a déclaré la Maison Blanche.

Cette initiative sur cinq ans, baptisée "Power Africa", est décrite par la Maison Blanche comme "une nouvelle initiative visant à doubler l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne". Le plan américain associe plusieurs agences gouvernementales et devrait entraîner au moins 9 milliards de dollars d'investissements privés, selon la Maison Blanche.
Quand bien même cette initiative est annoncée en Afrique du Sud, le pays n'est toutefois pas concerné par "Power Africa", alors qu'il peine à produire suffisamment d'électricité pour répondre à ses besoins.
20 MILLIONS DE FOYERS BRANCHÉS
"Plus des deux tiers de la population de l'Afrique subsaharienne vivent sans électricité, et plus de 85 % des habitants des zones rurales n'y ont pas accès. 'Power Africa' va s'appuyer sur l'énorme potentiel énergétique de Afrique, y compris les nouvelles découvertes de vastes réserves de pétrole et de gaz, et sur le potentiel de développement d'énergies propres, géothermique, hydroélectrique, éolienne et solaire", a-t-elle ajouté.
Le plan américain "va aider les pays à développer de façon responsable des ressources récemment découvertes, construire des centrales et des lignes électriques, et élargir les solutions de mini-réseaux et de systèmes hors réseau".
Les Etats-Unis vont d'abord travailler avec l'Ethiopie, le Ghana, le Kenya, le Liberia, le Nigeria et la Tanzanie, des pays affectés par des coupures d'électricité fréquentes qui ont des "objectifs ambitieux" en matière de production d'électricité. Ils vont leur apporter 10 000 MW d'électricité "plus propre" supplémentaires, ce qui permettra de brancher 20 millions de foyers et d'entreprises.
Par ailleurs, le président américain prévoit d'accueillir l'an prochain aux Etats-Unis un sommet de dirigeants d'Afrique sub-saharienne, "le premier du genre", a souligné la Maison Blanche.

© Le Monde.fr

À Soweto, Barack Obama se dit optimistepour l'Afrique

Par



Pourquoi la Tanzanie est sexy

The East African |Charles Onyangbo-Obbo |
Barack Obama achève sa tournée africaine en Tanzanie, la nouvelle star de l'Afrique de l'Est. Sur la grande scène diplomatique de l'Afrique de l'Est, et de tout le continent, la belle Tanzanie est un peu cette jolie fille que tous les hommes accoudés au bar rêvent d'inviter à danser. Qu'un dirigeant chinois vienne en Afrique et il passera forcément par Dar es Salaam. Et pour tout dirigeant occidental en visite dans la région, le palais présidentiel d'Ocean Road est un passage obligé. La Tanzanie est donc à l'honneur en cette première semaine de juillet, puisqu'il s'agit du seul pays de la région que visitera le président Barack Obama.
Voici trois raisons pour lesquelles Dar es Salaam est sexy. Tout d'abord, on a découvert ces dernières années que le pays disposait de grandes réserves de pétrole, mais aussi de gaz et de minerais. Les Américains refusent que les Chinois soient les seuls à en profiter et veulent aussi leur part du gâteau.
Deuxièmement, les dirigeants tanzaniens ne sont impliqués dans aucune controverse sur le plan intérieur ou international. Contrairement au Rwanda, qui n'a toujours pas réglé le problème du M23 [le Rwanda est accusé de soutenir le groupe rebelle à l'est de la République Démocratique du Congo] ; au Kenya, où le Président Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto pourraient bientôt comparaître devant le Tribunal Pénal International ; ou encore à l'Ouganda, où la longévité du Président Yoweri Museveni devrait lui permettre de survivre à Obama, après avoir connu les quatre précédents présidents américains, Ronald Reagan, George Bush Père, Bill Clinton et George W. Bush.
Troisième raison : c'est le pays le plus stable de la région, ce qui permet de garantir une certaine confiance [dans les investissements]. Mais ce n'est pas tout. Grâce à la politique de l'ancien président Julius Nyerere qui revendiquait l'unité africaine, et pour avoir été le refuge de tous les mouvements d'indépendance et de libération de l'Afrique australe, la Tanzanie jouit d'une influence diplomatique dont rêvent tous les pays africains. Et si ces 25 dernières années, cette surexposition [aux conflits] a donné lieu à un repli isolationniste, la Tanzanie est bien décidée à reprendre sa place.
 Mais c'est aussi grâce à cette discrétion qu'il s'agit du seul pays de la région dont le capital politique ne s'épuise pas dans des conflits. Le Rwanda doit surveiller 24 heures sur 24 la RDC et contrôler les frontières de son voisin, en faisant un travail de maintien de la paix au Darfour et avec le Soudan, tandis que l'Ouganda, le Burundi et le Kenya continuent à patauger dans les eaux troubles de la politique somalienne.
Développement économique et alliance avec l'armée américaine
 La Tanzanie est un pays plein d'énergie, et celle-ci ne pourra s'exprimer que grâce à des réformes politiques de fond. La rédaction d'une nouvelle Constitution devrait justement permettre de libérer ces forces nouvelles. Et si le Chama cha Mapinduzi [le parti au pouvoir] a réussi à moderniser la Tanzanie, dont l'économie talonne désormais celle du Kenya, le pays pourrait rapidement distancer ses partenaires est-africains sur la course du développement. Bientôt, ils ne verront plus que la poussière, au loin, sur la piste.
D'autres bruits de couloirs expliqueraient également cet engouement. D'après le blog Lesley on Africa, la controversée Africom, cette force militaire américaine [créée en 2007 pour coordonner les opérations militaires américaines sur le continent], envisagerait de nouer avec la Tanzanie un partenariat durable. Le Général Carter Ham, à la tête de l'Africom, aurait ainsi déclaré devant la Commission sénatoriale des forces armées : "Nous consolidons nos relations avec l'armée tanzanienne, une armée de métier dont les compétences et les zones d'influence portent de plus en plus sur les questions de sécurité en Afrique de l'est et du sud et dans la région des grands lacs."

  • The East African |Charles Onyangbo-Obbo |
  • © Courrier international 2013

    mardi 25 juin 2013

    Mandela : pronostic vital engagé

    L’Afrique du Sud se prépare à la disparition de l’ancien président Nelson Mandela, hospitalisé depuis dix-sept jours.

    Libération
    Nelson Mandela «est toujours dans un état critique à l’hôpital», a déclaré le chef de l’Etat Jacob Zuma devant la presse internationale à Johannesburg, répétant les termes utilisés la veille pour annoncer une brusque dégradation de l’état du grand homme. «Les médecins font tout leur possible pour s’assurer de son bien-être et de son confort», a-t-il ajouté, sans révéler le type de traitement ou de soins reçus par Mandela.
     
    «Je suis allé à l’hôpital hier soir (dimanche) (...) Vu l’heure, il dormait déjà, nous l’avons vu, nous avons un peu discuté avec les médecins et avec sa femme Graça Machel. Je ne suis pas en mesure de vous donner d’autres détails, je ne suis pas médecin», a-t-il ajouté lors de ce point de presse prévu de longue date pour évoquer les élections de 2014.
    Les traits tirés, il a évoqué «un moment difficile». Le héros de la lutte contre l’apartheid doit fêter ses 95 ans le 18 juillet. Mais il enchaîne depuis deux ans et demi les infections pulmonaires qui lui ont imposé une hospitalisation à quatre reprises depuis décembre. Au Mediclinic Heart de Pretoria, Nelson Mandela est veillé jour et nuit par Graça, son épouse depuis quinze ans.
    Winnie Madikizela-Mandela, l’ancienne compagne de lutte contre l’apartheid dont Mandela a divorcé en 1996, s’est elle aussi de nouveau rendue, lundi après-midi à son chevet. Les photographes ont aperçu Winnie à sa descente d’une BMW signalée par des gyrophares, le visage un peu fermé et masqué par des lunettes noires, avec sa fille Zindzi. Zenani Mandela-Dlamini, autre fille de Nelson Mandela, est arrivée séparément.
    La ministre de la Défense Nosiviwe Mapasi-Nqakula, également en charge de la santé des anciens présidents, a également rendu visite à l’ancien président. Nelson Mandela «est en paix avec lui-même», a assuré sa fille aînée, Makaziwe. «Il a tellement donné au monde. Je pense qu’il est en paix», a-t-elle dit. Evoquant la possibilité que cela puisse être les «derniers moments» d’intimité entre les enfants et leur père, elle a déploré la «frénésie des médias» ayant afflué du monde entier.
    Aux abords de l’hôpital, comme à Soweto, haut lieu de la lutte anti-apartheid, la plupart des Sud-Africains acceptent à regret que la page Mandela puisse se tourner. Considéré comme le père de la jeune démocratie multiraciale sud-africaine, Mandela symbolise l’obtention pour la première fois du droit de vote pour la majorité noire en 1994 et la fin des souffrances endurées durant le régime raciste de l’apartheid.
     
    © Libération

    Kagame « fait louer » à la RDC ses « rwandais de trop »!

    Kigali a essuyé, jeudi 20 juin 2013, un important revers dans la politique expansionniste qui l’entraîne, depuis au moins deux décennies, dans des menées, guerrières éprouvantes, chez son voisin rd congolais, surtout.
    Le pays de Paul Kagame, qui tentait depuis plusieurs mois de se débarrasser de son trop plein de compatriotes, en décrétant la cessation du statut de réfugiés rwandais à travers le monde, s’est heurté à l’opposition de la RD Congo, justement. A la demande du gouvernement Kabila, une tripartite préalable (Rwanda- RD Congo – HCR) à l’acceptation de cette clause unilatéralement proposée, s’est tenue à Kigali. Elle a permis à la délégation de la RD Congo, conduite par le Pprd Richard Muyej Mangez Mans, de dénoncer les irrégularités et les carences d’une opération qui aurait eu pour effet immédiat de condamner des centaines, voire des milliers de réfugiés rwandais en RD Congo en Congolais de fait. En deux mots comme en mille, en fait, Kigali a tenté de profiter de la législation internationale en matière de réfugiés pour transformer son voisin en déversoir du trop plein de Rwandais.
    Pour l‘instant, la partie rd congolaise à la tripartite de Kigali a réussi à imposer ses vues, qui consistent en la réalisation de préalables incontournables si l’on veut réussir un rapatriement effectif des Rwandais réfugiés en RD Congo. Mais rien n’indique que Kigali soit réellement disposé à accueillir des compatriotes chez lui. Ce n’est pas un hasard si le pouvoir kagaméen taxe sans nuances tous les hutu qui ont fui son pays depuis le génocide de triste mémoire de… génocidaire. Même si parmi eux se trouvent des jeunes nés après les tueries qui ont endeuillé le pays des mille collines en 1996. Ce n’est pas non plus un fait du hasard si des hutus qui ont volontairement regagné le Rwanda, ont-été recyclés et renvoyés combattre en RD Congo, selon le désormais célèbre rapport d’experts onusiens sur les violations de l’embargo sur les exportations des armes à destination de l’Est rd congolais. Les dernières révélations d’étudiants rwandais, qui ont demandé et obtenu l’asile politique en Ouganda pour échapper au harcèlement des autorités rwandaises les obligeant à intégrer les rangs du M23, mettent à nu la politique de Kigali en matière de démographie exporter le plus d’âmes vivantes possibles en RD Congo, pour qu’ils y trouvent la mort ou y demeurent, s’ils survivent.
    Le trop plein de population du Rwanda constitue assurément un des motifs déterminant des visées expansionnistes de Kagame sur la RD Congo. Chez son riche voisin, le Chef de l’Etat rwandais convoite tout richesses naturelles, mais aussi et surtout, espaces géographiques à conquérir définitivement. Au Rwanda, tout le monde est à l’étroit depuis des siècles. Les statistiques les plus récentes renseignent que le voisins de la RD Congo se confinent à 416 personnes au Km2 (1.556 personnes au km2 Kigali !), selon John Rwangomba, le ministre rwandais des Finances et de la planification, qui dévoilait les résultats d’un recensement effectué en 2012. Pour un pays dont la superficie totale est de quelques pauvres 28.000 km2 (moins que la Belgique !), le Rwanda compte un peu plus de 10.000.000 d’habitants. La tendance à l’accroissement de la population est plutôt à la hausse, la moyenne familiale au pays de Kagame oscillant autour de 4 enfants/couple. Une croissance démographique terrifiante, selon l‘expression d’un député du parti unique au pouvoir à Kigali, François Byabarumwanzi, qui reconnaît que « quand nous construisons des écoles, des centres de soins ou des hôpitaux, leur capacité est très rapidement dépassé»!
    Le problème démographique rwandais, que Kagame tente de régler par les armes, date de la nuit des temps. Un ouvrage du sociologue français Gaston Bouthoul (1896-1980), en faisait déjà état en 1958 ! Le père de la discipline scientifique qui traite de la sociologie des guerres, la polémologie, citait en effet la partie rwandaise de la région des Grands Lacs parmi les sources potentielles de conflits armés dans le monde. En raison de sa densité. 40 ans après, les prédictions du scientifique français se sont réalisées.

    E. MUKUNA
    direct.cd

    Le Japon fait un don de 100 millions de FCFA au Cameroun pour booster la production du riz

    Un don du gouvernement japonais d’un montant de plus de 100 millions de FCFA destiné au Cameroun a été annoncé la semaine dernière, lors d’un atelier sur le riz à Yaoundé, révèle Cameroon Tribune de lundi dernier, 24 juin 2013.
    Le Japon fait un don de 100 millions de FCFA au Cameroun pour booster la production du rizD’après le journal, ce don qui rentre dans le cadre de l’initiative Riz d’urgence au Cameroun, vise à soutenir les efforts du gouvernement camerounais à travers la production des semences d’urgence de riz et l’introduction concomitante de la petite mécanisation dans les rizières et d’autres segments de la production.
    Le projet Riz d’urgence, apprend-on, vise à soutenir la production rizicole pour l’année 2014, à améliorer l’accès des producteurs aux semences améliorées et à réduire les pertes post-récoltes.
    Ce projet vient appuyer d’autres actions déjà en cours de réalisation dans la filière, telles que le projet sur l’agronomie et la transformation du riz financé par la Banque africaine de développement, le projet sur la compétitivité du riz financé par le fonds commun pour les produits de base.
     
    investiraucameroun.com

    Côte d’Ivoire : Le Séwé Sport encore champion !

    sewéAvec 56 points obtenus à l’issue de la 24ème journée du championnat, Séwé Sports est sacré champion de la Côte d’Ivoire. Le club de San Pedro qui n’a besoin d’une victoire pour être à l’abri, a battu Denguele Odiénné sur la petite des marges 1-0. Un succès qui permet aux Séwékés de prendre 7 points pour devancer son poursuivant ASEC qui totalise 46 points à deux journées de la fin du championnat. C’est la deuxième fois consécutive que le Sewé Sport est sacré champion de la Côte d’Ivoire. Du coup Séwé Sport va représenter la Côte d’Ivoire  en Ligue des Champions la saison prochaine.
    Les résultats de la 24ème journée
    Asec –AFAD (1-0)
    CO Korhogo- Africa (0-0)
    EFYM- SOA (1-2)
    ASI Abengourou- SC Gagnoa ( 1-1)
    Stella- JCA-T (2-1)
    ES Bingerville- USC Bassam (0-1)
    As Denguélé- Séwé San Pedro (0-1)

    africatopsports.com

    Cameroun : scandale de corruption à la Fecafoot, la justice enquête !

    Afrik.com 25/06/2013 - 10:10)
    Après des élections controversées qui ont abouti à la réélection d’Iya Mohammed à la présidence de la fédération camerounaise, la justice enquête sur des probables actes de corruption qui auraient émaillé le processus électoral. La Fecafoot n’en finit toujours pas avec ses vieux démons. Après des élections controversées qui ont aboutit a la réélection d’Iya Mohammed, actuellement en détention préventive à la prison centrale de Kondégui, une plainte de Marlène Emvoutou, candidate malheureuse lors du scrutin et une enquête de l’instance agitent le nouveau bureau élu. En effet, Marlène Emvoutou accuse au moins cinq membres de l’assemblée générale de d’escroquerie et d’abus de confiance aggravé. Elle accuse ces derniers d’avoir pris de l’argent afin de voter pour elle, mais n’ont pas respecté leur engagement. Au cours du weekend, ils ont été entendus au secrétariat de la défense( SED) qui a été saisi du dossier. Du coté du personnel de la Fecafoot, des pots de vins auraient également circulé. Selon le porte parole de l’instance, Junior Binyam, "une vingtaine d’employés soupçonnés d’avoir perçu des pots de vins pour soutenir la candidature de Marlène Emvoutou à la présidence de la fédération camerounaise de football seront auditionnés par la Commission de discipline, d’éthique et de règlement des litiges de cette fédération. La fédération va mener son enquête et si au terme de ce processus les accusations sont fondées, les personnes incriminées seront sanctionnées et pourront même faire l’objet d’une radiation à vie." Une élection controversée Initialement prévue le 25 mai dernier, l’assemblée générale élective de la Fecafoot a finalement eu lieu dans la nuit du 19 au 20 juin dernier. De source bien introduite, l’élection est intervenue à 1 heure du matin, après des actes de violences. Au final, Mohammed Iya, président sortant et absent le jour du scrutin, a raflé 97 voix sur les 98 valablement exprimées sur un collège composé de 102 délégués. Une élection qui n’a pas du tout été appréciée par le gouvernement camerounais, qui voulait absolument un bureau de consensus. Pour soutenir Iya Mohammed, Seidou Mbombo Njoya est le premier vice-président, Bella Moki le deuxième, Pierre Batamak le troisième. Le quatrième poste de vice-président revient au président de la Ligue, Pierre Semengue. Notons toutefois, qu’Iya Mohammed est actuellement en détention provisoire à la prison centrale de Kondégui, où une enquête préliminaire a été ouverte contre lui pour détournement de fond à la société camerounaise de coton (sodecoton). Le vrai vainqueur de ce scrutin est donc Seidou Mbombo Njoya qui va assurer l’intérim en cas de condamnation de l’actuel président.
    PAR CHRISTOPHE LELE
    AFRIK.COM

    Miguel, Marina, Carlotta... ces Espagnols qui fuient la crise au Maroc

    (Le Monde 21/06/2013 - 15:36)
    Carlotta Lopez, 32 ans a quitté sa Galice natale pour Tanger. "Avant, je regardais vers l'Europe, la France, les Pays-Bas, je ne m'attendais pas à venir en Afrique du Nord."Tanger, envoyé spécial. Restaurateur, cadre, retraité, chômeur, architecte ou maçon, ils sont des milliers à avoir traversé la méditerranée pour fuir la crise espagnole et chercher fortune au Maroc. Miguel, Marina, Carlotta ou Juan Carlos témoignent de cet horizon espagnol plombé par un taux de chômage qui dépasse le quart de la population active et touche plus d'un jeune de moins de 25 ans sur deux. Alors ils sont partis, non pas comme beaucoup d'autres vers le Nord, mais vers le Sud. Carlotta Lopez a quitté sa Galice natale. "Avant, je regardais vers l'Europe, la France, les Pays-Bas, je ne m'attendais pas à venir en Afrique du Nord", dit cette jeune femme de 32 ans. Carlotta est arrivée à Tanger, dans le nord du Maroc, en 2012. Et c'est une annonce sur Internet qui lui a fait tourner la tête vers le sud de la Méditerranée. Après des études de sociologie à La Corogne, un job de jeune fille au pair aux Pays-Bas, et quelques mois passés à aider son père, réparateur d'appareils électroniques, Carlotta a pointé au chômage. Aujourd'hui, elle est cadre dans une petite entreprise espagnole qui loue des chariots élévateurs. "LA PLUPART DE MES AMIES SONT AU CHÔMAGE" Trois employés, dont deux Espagnols, travaillent dans cette société espagnole située dans la zone franche. L'implantation récente de Renault avec l'ouverture en 2012 de son usine qui devrait employer 6 000 salariés en 2014, assure les activités de l'entreprise et la bonne santé de la maison mère en Castille. "Je gagne 1200 euros par mois, c'est bien plus que ce que je pouvais espérer en Espagne, mais je m'inquiète : on me dit qu'il y a la croissance au Maroc, mais je ne suis pas sûre que cela dure", explique la jeune femme qui aimerait fonder ici une famille. Car sa vie est au Maroc. "J'ai peur de l'avenir, la plupart de mes amies restées en Espagne sont au chômage. Si je perds mon emploi ici, je sais que c'est fini", dit Carlotta, encore un peu étonnée de se retrouver à Tanger. De fait, bien peu de ceux qui ont traversé le détroit de Gibraltar ont planifié leur migration. "C'est difficile pour des Espagnols de dire qu'ils cherchent du travail dans un pays arabe", concède Marina qui préfère rester discrète. "Je fais des allers et retours, ce n'est pas vraiment autorisé, mais je veux pouvoir profiter un jour de ma pension de retraite pour laquelle j'ai cotisé pendant vingt-deux ans." Cette Madrilène de 49 ans vivait chez sa sœur, après avoir perdu son emploi dans un laboratoire d'analyse médicale. Elle est revenue en avril sur la terre de son enfance. Née à Tanger où sa mère réside encore, Marina dit que le choix était facile pour elle. "Après plusieurs boulots, dont professeure de guitare classique, j'ai été au chômage pendant plusieurs années et ma pension est tombée à quelques centaines d'euros", raconte-t-elle, dans les couloirs de l'Institut Cervantes de Tanger, une institution qui dépend du ministère de la culture espagnol, l'équivalent de l'Alliance française. IMPLANTATION D'ENTREPRISES ESPAGNOLES Avant la crise économique de 2008-2009, le Maroc accueillait officiellement près de 3000 migrants espagnols. En 2011, ils étaient quatre fois plus nombreux. A Tanger, Ceuta, dans le nord du pays mais aussi plus au Sud, cette réalité est visible. Un long reportage consacré aux émigrés espagnols a été diffusé en mars sur la chaîne marocaine 2M. Le même mois, le site Tanjanews.com a même évoqué les "mendiants espagnols" qui font de la musique dans les rues tangéroises. Les réactions ont été vives sur la toile Maria Jesus Herrera, du bureau espagnol de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) relativise. "La migration espagnole se fait davantage vers l'Amérique latine, où il n'y a pas de barrière linguistique voire en Allemagne ou en France, dit-elle. Mais le Maroc n'est qu'à treize kilomètres de notre pays et il existe une tradition économique pour les entreprises espagnoles de s'y installer." Pere Navarro, conseiller social à l'ambassade d'Espagne à Rabat, insiste aussi sur les nouvelles implantations d'entreprises espagnoles. Une image plus valorisante à défendre pour cet officiel que celle de chômeurs ou de salariés fuyant un pays en crise et venant chercher meilleure fortune au Maroc. Les chiffres fournis par l'ambassade ne disent pas tout, surtout quand ils font état d'une "relative stabilité", avec quelque 10 000 Espagnols enregistrés officiellement - beaucoup ne sont pas déclarés. C'est peu comparé aux quelque 850 000 Marocains vivent en Espagne. "Les salaires sont nettement plus bas et venir ici sans projet professionnel n'est pas facile", explique M. Navarro. "TRAVAILLER EN ESPAGNE EST DEVENU IMPOSSIBLE" Miguel Martinez n'avait pas vraiment d'idée quand il a débarqué, fin février, avec sa vieille voiture et sa valise à Rabat. Il avait cru en la croissance espagnole et misé son capital pour acquérir un restaurant. Informé de la construction d'une nouvelle gare à quelque vingt kilomètres de Barcelone, il a acheté une concession dans un parc. Les autorités ont abandonné le projet par manque de moyens. Et Miguel s'est retrouvé seul avec son restaurant. Abandonné par les banques alors qu'il devait rembourser 150 000 euros, il a quitté la terre espagnole et sa fille de seize ans qui lui reproche d'"être loin". Dans sa superbe tenue bleu-noir, chef de cuisine d'un restaurant de luxe, les Trois Palmiers, au sud de Rabat, dominant l'Atlantique et une longue plage de sable blanc, Miguel dit simplement : "travailler en Espagne est devenu impossible". Ici, il se dit enfin heureux. Un constat partagé par Juan Carlos Sevilla qui, lui, a ouvert en 2012 son restaurant sur le port de Tanger. Originaire de Valence, 44 ans, l'homme robuste n'était pas restaurateur mais chef de chantier dans une cimenterie. Crise de l'immobilier oblige, il a quitté son pays pour venir ouvrir... un parc zoologique. Trop de tracas, alors il s'est rabattu sur la paella. "La vie est trop difficile en Espagne, raconte Juan Carlos. Même mon fils qui a 16 ans veut arrêter ses études et venir me rejoindre, il dit qu'il n'a pas de futur." "FAILLITE DU MODÈLE DES PAYS OCCIDENTAUX" Enrique Martinez reprend à son compte ce jugement sans appel. Avec sa queue de cheval, une originalité à la terrasse du café de la cinémathèque, en plein cœur de Tanger, la mine estudiantine, le jeune homme de 28 ans a pointé plusieurs mois au chômage, malgré sa formation de dessinateur industriel. En octobre 2012, il rejoint à Tanger son père professeur d'espagnol et donne quelques cours de mathématiques et de dessin technologique qui lui assurent quelque 230 euros par mois. "Je ne désespère pas de retourner dans quelques années en Espagne", avoue-t-il. Mais pour lui, la crise n'est pas terminée. "Il s'agit d'une faillite du modèle économique des pays occidentaux", dit Enrique qui a essayé sans succès de vivre dans une communauté agricole en Aragon. Cadre, artisan, chômeur, et un peu aventurier, ils viennent chercher un nouveau souffle au Maroc. Professionnel, et personnel bien souvent. A 62 ans, Toni vit bien dans la médina de Tanger. En Espagne sa maigre pension ne lui permettait aucun des plaisirs qui ponctuent ici ses journées. Acheter du poisson, boire un thé dans la médina, et disposer d'un appartement, minuscule certes, mais dont les deux fenêtres donnent sur le port. Ancien détective privé, venu en 2010 des Asturies, Toni ne regrette rien. "Quand mes amis me manquent, je les appelle via Internet, raconte le sexagénaire. Et je ne désespère pas de les faire venir." "Beaucoup viennent repérer, démarcher dans un premier temps", explique Alberto Gomez Font de l'Institut Cervantes de Rabat. Pour se soutenir, échanger les informations, ils se retrouvent chaque semaine dans un restaurant de la capitale marocaine. "Des gens cherchent un peu partout du travail, mais le phénomène est encore récent, estime Barnabe Lopez, universitaire vivant à Tanger. La vie ici n'est pas aussi bon marché qu'on pourrait le croire et le chômage existe aussi au Maroc." NOUVELLES OPPORTUNITÉS Comme chaque année au printemps, des centaines de Marocaines ont traversé le détroit pour aller faire la campagne de fraises à Huelva, en Andalousie. Les migrations se croisent. Des Marocains installés en Espagne retournent au pays, pour quelques mois, pour faire le taxi par exemple, laissant leurs familles afin qu'elles continuent à bénéficier des aides sociales espagnoles. "On a même constaté des transferts de fond du Maroc vers l'Espagne pour aider les familles à y rester, pour qu'elles gardent leur place en Espagne", témoigne Anke Strauss, du bureau de l'OIM au Maroc. "A chaque chose, malheur est bon, résume Abdellatif Mâzouz, le ministre des Marocains installés à l'étranger. Le Maroc est un pays ouvert et il doit savoir tirer profit de ces nouvelles opportunités." Rémi Barroux Une mobilité accrue au sein de l'Europe Plus de migrants venant du sud du continent. Entre 2009 et 2011, le nombre de migrants issus du sud de l'Europe a progressé de 45 %, selon un rapport de l'OCDE rendu public le 13 juin. L'Est de l'Europe aussi. La Pologne, la Roumanie et la Chine sont les trois premiers pays d'origine des migrations vers l'Europe. L'Allemagne, destination importante. Dans ce pays, entre 2011 et 2012, le nombre d'immigrés grecs a progressé de 73 %, celui d'Espagnols et de Portugais de 50 %, ce 35 % d'Italiens. Par Rémi Barroux -

    Sénégal : elle refuse un visa pour la France plutôt que d'être "traitée comme une moins que rien"

    (Jeune Afrique 21/06/2013 - 15:46)
    Bousso Dramé, lauréate du concours d'orthographe de l'Institut français de DakaBousso Dramé, lauréate du concours d'orthographe organisé par l'Institut français de Dakar, a refusé de participer à un voyage en France pour suivre une formation à laquelle son prix lui donnait droit. Indignée, elle explique son geste et les raisons de sa colère. C'est le geste symbolique d'une Africaine indignée. En avril, Bousso Dramé remportait le concours d'orthographe organisé par l'Institut français de Dakar dans le cadre de la semaine de la Francophonie. Le 27 juin, en guise de récompense, la lauréate devait se rendre en France pour y suivre une formation en réalisation de films documentaires. Mais au lendemain de l'obtention de son visa, la jeune consultante a décidé de renoncer à séjour en signe de protestation. Elle s'en explique dans une lettre ouverte adressée au consul général de France et au directeur de l'Institut français, qu'elle vient de publier sur Internet : « Durant mes nombreuses interactions avec, d’une part, certains membres du personnel de l’Institut Français, et, d’autre part, des agents du Consulat de France, j’ai eu à faire face à des attitudes et propos condescendants, insidieux, sournois et vexatoires. » Le consul général de France à Dakar, Alain Jouret, se dit quant à lui « désolé » d'apprendre la mésaventure de Bousso Dramé, non sans préciser qu'il lui eût semblé préférable de prendre contact avec ses services afin de tirer la situation au clair avant de prendre sa décision. Jeune Afrique : comment s'est passée la rencontre visant à préparer le voyage ? On nous a expliqué comment allaient se dérouler le séjour et la formation. Ce qui m'a frappée, c'est que notre interlocutrice formulait avec insistance des recommandations infantilisantes : nous devions bien nous comporter et veiller à véhiculer une bonne image, car nous étions en quelque sorte les représentants de l'Institut français du Sénégal… En substance, elle nous demandait de bien nous tenir pendant ce séjour. Je n’ai pas apprécié cette attitude paternaliste. L'objet de ce voyage c'est de suivre une formation, pas de faire du tourisme et de profiter de la France. Y a-t-il eu d'autres réflexions qui vous aient choquée ? Oui. On nous a précisé que nous allions recevoir un per diem extrêmement généreux, tout en nous mettant en garde : « Faites attention, vous allez être tentés par le shopping, il y a beaucoup de choses à acheter à Paris. Et surtout, gardez-vous de tout dépenser et de laisser une note impayée à l'auberge de jeunesse sinon vous empêcheriez les futurs candidats de bénéficier de cette opportunité ! »
    Lire l'article sur:http://www.jeuneafrique.com/ArticlePersonnalite/ARTJAWEB20130621145044/T... -

    RDC - Etudiants africains agresses en inde: La réaction indignée et justifiée des Congolais

    (Le Pays 21/06/2013 - 16:20)
    L’agression lâche et barbare des étudiants africains par la police indienne fait des gorges chaudes en RD Congo. A Kinshasa, de nombreux Congolais écœurés ont ainsi tenu à exprimer leur ras-le-bol à des dirigeants gagnés par l’affairisme au point d’oublier la détresse de leurs concitoyens. Sous le couvert de la coopération Sud-Sud, de la solidarité entre peuples, de nombreuses bourses d’études ou de formation sont accordées régulièrement à nos jeunes qui ne craignent pas d’embarquer pour l’étranger. Convaincus aussi que partout, le monde est aussi « beau et gentil » comme chez nous, d’autres se laissent également tenter par l’aventure. « Chez nous, l’avenir est sombre », avancent-ils le plus souvent pour se justifier. Le résultat en est que généralement, les nôtres se font berner par les trafiquants de toutes sortes : vendeurs de faux visas, passeurs qui abandonnent les passagers en plein désert, en pleine mer ou aux contrôles frontaliers, non sans les avoir dépouillés de tout (argent et papiers d’identité notamment). Certains ont la chance de vivre dans des pays en apparence paisibles et hospitaliers. Il leur arrive ainsi de croiser sur leur route de gentilles personnes, chaleureuses et disponibles. Avec ces personnes, vont plus tard se nouer de solides amitiés, lesquelles se traduiront effectivement par des actions de jumelage-coopération, etc. Mais, dans d’autres cas, la chose tourne malheureusement parfois au cauchemar, et de façon inattendue. C’est que le contexte dicte toujours sa loi. Les rivalités de toutes sortes, les mesquineries, les propos déplacés et les comportements ouvertement racistes sont de nature à provoquer des drames. Souvent, à l’insu des principaux acteurs du rapprochement des peuples. Malheureusement, ils sont de plus en plus nombreux, ces cas d’agression perpétrés à l’endroit d’étudiants, de travailleurs ou de migrants noirs d’Afrique. Ce qui s’est passé récemment en Inde, ne fait donc que rappeler des faits analogues dans les pays arabes, en Europe de l’Est, et en Asie. Régulièrement, la presse rapporte des excès, sans que cela n’émeuve les autorités des pays concernés. Lorsqu’on réagit, c’est toujours pour minimiser les faits et promettre de saisir qui de droit. Sans aucune suite le plus souvent. En la matière, force est de reconnaître que les réactions des gouvernements africains sont bien souvent déconcertantes. Non contents d’oublier de payer les bourses nationales, certains responsables s’illustrent dans des propos du genre : « Ne peuvent-ils pas rester tranquilles ? » Ou encore : « Qu’ils se débrouillent. Personne ne les oblige à y rester ». Outre le fait qu’elles manquent de compassion, de maturité et de patriotisme, de telles propos encouragent les abus. Car, elles dissuadent le pays d’accueil d’adopter des mesures de protection, et surtout de rechercher et de punir ceux qui agressent. Pourtant bien des fois, ces « pays amis », sont à l’origine des offres de bourses d’études ou de formation et de multiples appels à candidature lorsqu’il y a défection. Maintes fois, nous avons dénoncé la démission de nos gouvernants. Une fois encore, nous déplorons de voir les étudiants et les travailleurs africains de la diaspora délaissés par la majorité des gouvernants africains. Ils résident pourtant à l’extérieur au nom du renforcement de liens de coopération « mutuellement avantageux ». Combien de fois n’a-t-on pas applaudi à la présentation de lettres de créances, à la création de commissions mixtes, aux échanges de visiteurs, à l’organisation de foires et autres festivals impliquant Africains et partenaires étrangers ? Mais il faut en convenir, l’on a mille fois été outré de voir des visas refusés pour un rien, des ressortissants expulsés comme de vulgaires malfrats, etc. A quoi servent donc les organisations de coopération multilatérales si au plan bilatéral, il y a autant de lacunes à combler ? Rarement des Africains ont perpétré des actes aussi délictueux à l’endroit de ceux que nous recevons chez nous. Notre hospitalité est si célébrée et chantée ailleurs, que nous sommes toujours surpris de voir les autres nous mépriser. L’indignation atteint son comble lorsque le citoyen lambda constate, impuissant, que les autorités de son pays abdiquent dans des situations fâcheuses, face à des tiers, naguère présentés pourtant à l’opinion comme étant de solides partenaires. Comment peut-on demeurer aussi naïfs et passifs à l’égard de l’autre ? Quand donc l’Afrique se fera-t-elle respecter ? Quand donc, à l’unisson, exigera-t-elle le respect de ses ressortissants à l’extérieur ? Nous avons pourtant les moyens d’exiger ce minimum : des ressources naturelles en abondance, et qui font frémir d’appétit nombre de pays « nécessiteux ». Des appuis diplomatiques que nous pouvons accorder ou non à ceux qui les sollicitent sur les tribunes internationales. Il est donc salutaire que les peuples révoltés fassent sentir de temps à autre leur mécontentement à ceux qui gouvernent ce continent, comme à ceux qui y viennent en prêchant la bonne parole, et en prenant des engagements que jamais ils ne respectent. Il faut féliciter les efforts déployés au fil des ans par les étudiants, les travailleurs africains et la société civile, pour faire reculer les frontières de l’ignorance dans les pays d’accueil. Des festivals cinématographiques, des journées culturelles, spectacles de musique, chants et danses, arts divers, rencontres sportives, entre autres, continuent ainsi de donner de ce continent une image que mille discours ne parviendront jamais à rendre, face à des opinions toutes faites. Dommage que les acteurs politiques ne parviennent pas toujours à capitaliser de tels acquis. Cela aurait pu au moins aider à réduire les brutalités policières, lesquelles sont malheureusement parfois le prolongement du phénomène de la répression que les autres ont toujours observé chez nous, depuis la « belle époque » du colon dominateur. Dans le cas particulier de l’Inde, il faut regretter que les héritiers du Mahatma Gandhi aient si vite tourné la page. Naguère considéré comme « La Mecque de la non- violence », ce pays a aujourd’hui basculé dans une violence inouïe. Certes, des injustices sociales sur fond d’existence de castes, on en parle beaucoup. Mais de l’Inde de Gandhi raciste, notamment à l’endroit de Noirs venus d’Afrique, on voudrait ne pas y croire. Comment des agents assermentés, des policiers en l’occurrence, peuvent-ils se permettre de prendre à partie et de brutaliser des étrangers qui sont là au titre de la coopération bilatérale et de la solidarité humaine ? De tels excès ne doivent pas rester impunis. Et les Africains doivent se mobiliser pour exiger que justice soit faite. En la matière, il faut saluer la réaction rapide de la population congolaise qui, du coup, a obligé le gouvernement de la RD Congo à sortir de sa réserve. Mais, l’affaire mérite d’être suivie par la société civile, les gouvernants africains nous ayant habitués à leur laxisme et à leur langue de bois. Parallèlement, il faut partout travailler à peaufiner davantage les textes de coopération bilatérale. Dans le toilettage, il convient de faire ressortir clairement les aspects en rapport avec la sécurité en général, la protection des Africains en particulier. Les gouvernements africains doivent s’assurer d’un minimum de garantie en ce qui concerne la protection de leurs ressortissants, et prendre les dispositions pour réagir rapidement en cas de violations des engagements pris. Pour l’heure, en Afrique, on gardera du pays du Mahatma Gandhi, une image peu habituelle : derrière la pauvreté de masse, plaie de la démocratie indienne, se cacherait-il une société de violence, difficile à contrôler ? C’est à croire que les gouvernants actuels de l’Inde ont oublié que durant son séjour en Afrique du Sud, Gandhi s’était lui-même nourri de la sagesse de nos peuples ? Sinon, il va bien falloir le leur rappeler, afin qu’ils sensibilisent et responsabilisent davantage autour d’eux, notamment tous ceux qui sont en contact avec des Africains. De telles initiatives devraient être encouragées partout où résideraient des Africains. Car trop, c’est vraiment trop ! L’Inde, pays émergent, a toujours été considérée comme un exemple pour les Africains. Aussi lui accordent-ils volontiers leur soutien, dans sa quête d’une meilleure audience au sein de la communauté internationale. Mais, si certains comportements déviants devaient perdurer, il y aurait à craindre que ce soutien ne s’effiloche au fil du temps. Car, les peuples africains admettront difficilement qu’on ostracise leurs enfants où qu’ils se trouvent ; même si bon nombre de leurs dirigeants ont pris l’habitude de toujours démissionner de leurs responsabilités. En attendant, il faut féliciter les manifestants congolais, pour avoir réussi à exiger des autorités de la RDC de demander des comptes à l’ambassade de l’Inde à Kinshasa. L’acte en valait la peine. De telles initiatives sont inhabituelles sur ce continent, et il nous faut les encourager. D’autant que l’irresponsabilité et la corruption ont suffisamment gangréné l’appareil d’Etat africain, et égaré nombre d’élites au pouvoir.

    Sénégal: le visa est désormais obligatoire

    (Slate Afrique 21/06/2013 - 15:36)
    A partir du 1er juillet 2013, les étrangers qui fouleront le sol sénégalais auront besoin d’un visa touristique. Longtemps restée en pourparlers, la mesure s’appliquera à partir du 1er juillet 2013. Les étrangers pénétrant au Sénégal pour une durée inférieure 90 jours devront être munis d’un visa touristique biométrique, rapporte le site Rewmi. Une décision du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, selon l’article. Le site explique la procédure : les voyageurs devront remplir une demande d’enregistrement en ligne sur le site de la SNEDAI, Société nationale d’édition de documents administratifs et d’identification, qui opère déjà en Côte d’Ivoire. Sous 48h, un pré-visa sera délivré, avant l’obtention du visa officiel remis dans les consulats ou les ambassades de treize pays, énumère Rewmi : France, Espagne, Belgique, Etats-Unis, Italie, Chine, Cameroun, Inde, Allemagne, Mauritanie, Afrique du Sud, Russie, Gambie. Le site d’actualités ajoute que le coût de cette formalité s’élève à 50 euros (soit 32.500 FCFA), hors frais de dossiers (qui représentent environ 10 euros en Côte d’Ivoire). Selon l’article, cela pourrait constituer une véritable manne financière pour le gouvernement sénégalais mais cette mesure est déjà contestée car elle pourrait menacer le secteur touristique.
     Lire l'artcle sur:http://www.slateafrique.com/285969/visa-obligatoire-pour-le-senegal

    Mali: une quarantaine de personnels militaires et civils maliens formés pour combattre le terrorisme

    ( Xinhua 22/06/2013 - 08:33) BAMAKO
    -- Une quarantaine de personnels militaires et civils maliens ont bouclé vendredi à Bamako une formation de deux semaines dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, a-t-on appris ce jour lors d'une cérémonie. Cette formation qui a débuté le 10 juin dernier à Bamako, la capitale malienne, a regroupé quarante et deux éléments des forces armées et de sécurité ainsi que des acteurs de l'administration judiciaire et de la société civile malienne, selon les organisateurs. Il s'agit de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (CEDEAO) et l'Institut d'études de sécurité (ISS). La présente ''formation qui est consacrée uniquement aux nationaux (maliens), est le premier du genre en Afrique de l'ouest' ', ont précisé les organisateurs qui ''souhaitent la perpétuer dans d'autres pays africains''. Saluant la tenue de ce stage de formation, le secrétaire général du ministère malien de la sécurité intérieure et de la protection civile, Ibrahima Diallo, a affirmé que ''la lutte contre le terrorisme est désormais incontournable (les évènements survenus au nord du Mali en attestent)'', ajoutant ''il est donc indispensables de renforcer les capacités de nos personnels et structures''. Ibrahima Diallo a rappelé que ce stage est l'aboutissement de la volonté exprimée par les chefs d'Etat et de gouvernement de la CEDEAO réunis à Abidjan les 27 et 28 février de mettre en place une stratégie de lutte contre le terrorisme au sein de la CEDEAO ainsi que son plan de mise en oeuvre. Selon M. Diallo, cette vision de la CEDAO est salutaire car le terrorisme est un crime transnational, et de ce fait ne peut être combattu que grâce à la coopération étroite entre les pays.

    Prétoria publie les avoirs de Kadhafi

    (BBC Afrique 22/06/2013 - 08:09)
    Michelangelo Towers, l’un des plus grands hôtels du quartier chic de Santon à Johannesburg, est sur la liste du patrimoine de KadhafiLe gouvernement sud-africain a publié certains des avoirs appartenant à l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi que la Libye cherche à récupérer. En plus des biens immobiliers, de l’argent liquide, de l’or et des diamants auraient été placés en sécurité dans des coffres forts des banques sud-africaines. Dans la liste rendue publique dans un communiqué, le gouvernement sud-africain, qui a accepté de restituer à Tripoli les fonds et les avoirs de Mouammar Kadhafi, a rendu public le patrimoine immobilier du colonel déchu. Il s’agit de cinq hôtels, dont Michelangelo Towers , l’un des plus grands hôtels du quartier chic de Santon à Johannesburg, mais aussi le Krugger Park Loge, situé dans la réserve naturelle de Mpumalanga. Toutefois, le Ministre sud-africain des finances, Pravin Gordhan, qui a rencontré une délégation libyenne au début du mois, a indiqué que ceux qui affirment que de l’argent liquide, de l’or, et des diamants ont été déposés dans des banques et des sociétés de valeurs sud-africaines n’ont pas fourni de preuves tangibles sur ce transfert. Il a ajouté, que ces preuves, si elles existent, devraient être remises aux autorités libyennes ou aux Nations Unies. Il a été conclu à l’issue d’une rencontre entre le ministre sud-africain des finances et le ministre à la Primature libyenne, Usama Al Ubid que le rapatriement des biens se fera par le biais des Nations Unies. Prétoria joue désormais la carte de la transparence, alors qu’en mai dernier la presse avait indiqué que l’ancien argentier de Kadhafi, Bashir Al Sharkawi, avait été aperçu en Afrique du sud en compagnie des responsables de l’ANC. Le gouvernement sud-africain avait démenti catégoriquement, et aujourd'hui il réitère son engagement à coopérer avec les autorités légitimes de Tripoli. Rappelons que le Colonel Kadhafi avait investi dans plusieurs secteurs dont l’hôtellerie et l’agriculture dans plusieurs pays d’Afrique comme le Mali, le Niger, et le Burkina Faso.

    Angola, Guinée Equatoriale - La FAO salue une nouvelle contribution au Fonds de solidarité pour la sécurité alimentaire en Afrique

    ( Xinhua 22/06/2013 - 08:48)José Graziano da SilvaROME
    -- L'Angola vient d'annoncer son intention de verser 10 millions de dollars au Fonds de solidarité pour la sécurité alimentaire en Afrique, que gère l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), afin de promouvoir la sécurité alimentaire en Afrique, s'est félicitée l'agence vendredi dans un communiqué de presse. Le ministère angolais de l'Agriculture et du Développement a annoncé ce don lors du lancement officiel du Fonds en marge de la 38e Conférence de la FAO, l'organe directeur souverain de l'Organisation. Le Fonds est devenu une réalité quand, en février, la Guinée équatoriale a accordé 30 millions de dollars. Le Cameroun et des organisations de la société civile de la République du Congo contribuent également au Fonds de solidarité pour la sécurité alimentaire en Afrique, précise la FAO. Le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a remercié la Guinée équatoriale et l'Angola pour leurs dons, ajoutant que ces pays montraient que les nations africaines étaient prêtes à jouer un rôle plus important pour promouvoir la sécurité alimentaire, non seulement sur leurs territoires nationaux mais aussi dans toute la région. « La solidarité est plus grande et les États comprennent qu'à l'ère de la mondialisation, il n'est pas possible d'atteindre la sécurité alimentaire dans un seul pays. Je pense que nous sentons tous une implication politique accrue pour vaincre la faim, nous sentons le désir de transformer cette implication en une action concrète», a-t-il commenté. Le chef de la FAO a souligné que l'Organisation a pour rôle de soutenir les efforts nationaux et régionaux dans la lutte contre la faim. C'est dans cet esprit que la FAO a uni ses forces à celles de l'Union africaine, de l'Institut Lula et d'autres partenaires pour organiser une rencontre de haut niveau sur la sécurité alimentaire à Addis-Abeba les 30 juin et 1er juillet. L'idée de ce fonds a été lancée durant la Conférence régionale 2012 de la FAO organisée en République du Congo, quand le président Denis Sassou Nguesso a invité les nations d'Afrique à faire preuve d'une plus grande solidarité pour combattre la faim. Géré par la FAO, le Fonds soutiendra des initiatives africaines dans le cadre du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA) de l'Union africaine pour stimuler la productivité agricole et la sécurité alimentaire dans la région.

    La France promet aux Comores d’aider à identifier les auteurs du coup d’Etat d’avril dernier

    (RFI 22/06/2013 - 08:48)
    Le président comorien Ikililou Dhoinine a été reçu ce vendredi 21 juin à l'Elysée par son homologue François Hollande. Une visite suivie de la signature d'une déclaration d'amitié entre les deux pays. Ce traité ouvre la voie à une nouvelle coopération afin que les Comores soient soutenues dans leur effort de développement. Il permettra également d'aider l'archipel à mieux assurer sa sécurité. Un entretien suivi de la signature d'une déclaration d'amitié entre les deux pays. Et pourtant, le président Ikililou Dhoinine ne semblait pas très à l'aise, au point d'éviter la presse dans la cour de l'Elysée. Mais pour ce membre de la délégation comorienne, « ce traité d'amitié est un nouveau pas dans nos relations et devrait permettre de mieux protéger notre pays ». Il faut dire que le pays semble renouer avec ses vieux démons. Les autorités affirment avoir déjoué une tentative de coup d’Etat, dans la nuit du 20 au 21 avril dernier. Et une quinzaine de personnes, parmi laquelle on compte d’anciens militaires de l’armée comorienne ainsi que des mercenaires congolais, tchadiens et français, seraient impliqués. Aide et renseignements promis par François Hollande
    Lire la suite de l'article sur:http://www.rfi.fr/afrique/20130621-france-promet-comores-aider-identifie...

    Un nouveau parti pour contrer l'ANC

    (BBC Afrique 22/06/2013 - 08:15)
    Mamphela Ramphele fut la compagne de l'activiste anti-apartheid assassiné Steve BikoUn nouveau parti politique va être lancé en Afrique du sud, la lutte contre la corruption et l'amélioration de l'éducation seront les principaux points de son programme. Le parti qui sera dirigé par Mamphela Ramphele, une ancienne activiste de la lutte contre l'apartheid, vice-recteur d'une université et directeur général à la Banque mondiale a pour objectif de défier l'ANC, le parti au pouvoir. La veille de ce lancement, l'archevêque retraité Desmond Tutu s'est réjoui de l'entrée du Dr Ramphele sur la scène politique sud-africaine. Desmond Tutu qui a lui aussi critiqué ouvertement l'ANC a déclaré que son soutien allait à la personne de Mamphela Ramphele plutôt qu'à "Agang" ou "Construis", le nouveau parti en tant que tel. Dans une déclaration, il s'est fait l'écho des critiques formulées par Mme Ramphele quant à la politique sud-africaine, alors que les prochaines élections se dérouleront en 2014. L'archevêque Tutu considère que la grâce et la générosité de la politique dans les années 90 après les premières élections multiraciales ont été très largement abandonnées pour le pouvoir et l'argent et il a décrit Mamphela Ramphele qui entre en politique aujourd'hui comme une personne brave et qui a des principes.Elle fut la compagne de l'activiste anti-apartheid assassiné Steve Biko et pendant des années, elle a été exilée dans une petite ville du nord. Elle espère récolter les suffrages de ceux qu'elle appelle les jeunes désillusionnés. Elle a déclaré, il y a quelques jours, qu'elle pensait que son parti pourrait faire descendre l'ANC à moins de 50% du résultat de la prochaine élection. Dernière mise à jour: 22 juin, 2013 - -

    Le Soudan continuera de bloquer les exportations pétrolières du Soudan du Sud tant que Juba soutient les rebelles

    ( Xinhua 22/06/2013 - 08:27)
    KHARTOUM Le Soudan n'autorisera pas les exportations de pétrole du Soudan du Sud par ses pipelines tant que Juba soutient des groupes rebelles et n'applique pas l'accord de coopération signé avec Khartoum, a déclaré vendredi le président soudanais. "Le Soudan n'autorisera pas le transit de pétrole du Soudan du Sud par Port-Soudan jusqu'à ce que le sud s'engage à abandonner son soutien aux rebelles et à mettre en œuvre comme un seul bloc indivisible tous les éléments de l'accord de coopération entre nos deux pays", a déclaré M. Al-Béchir lors d'une réunion du Conseil de la choura du Parti du Congrès national vendredi. Le Soudan détient des informations exhaustives et détaillées sur le soutien accordé par le sud à l'Alliance du front révolutionnaire, mouvement rebelle. Les tensions entre le Soudan et le Soudan du Sud ont marqué une escalade suite à l'annonce en fin mai du président soudanais Omar Al-Béchir indiquant qu'il suspendrait les exportations pétrolières du sud passant par les territoires soudanais, avec pour raison invoquée un soutien de Juba aux groupes rebelles soudanais contre Khartoum. Dimanche, le Soudan a dit avoir approuvé les propositions de l'Union africaine (UA) visant à mettre fin aux tensions avec le Soudan du Sud.Les deux parties ont récemment convenu de reprendre les exportations du pétrole du Soudan du Sud dans le cadre de la mise en œuvre d'un accord de coopération signé l'année dernière dans la capitale éthiopienne d'Addis Abeba.

    Algérie : révélations sur la prise d'otages d'In Amenas

    C'est en interrogeant un des diplomates algériens capturés à Gao avril 2012 que les terroristes ont pu planifier l'attaque du site gazier de Tinguentourine, en Algérie, le 16 janvier dernier, où 37 otages ont été tués. Mokhtar Belmokhtar, chef des Signataires par le sang, cerveau de l'opération, et ses complices, Abderrahman el-Nigiri et Lamine Bencheneb, à la tête du Mouvement des fils du Sahara pour la justice islamique, savaient que leur prisonnier avait travaillé deux ans sur la zone. Et qu'il pouvait leur fournir des informations importantes sur la couverture sécuritaire. Les militaires prévenus Parmi les révélations sur la prise d'otages d'In Amenas, publiées ce vendredi par El-Khabar, quotidien algérien, figurent de nombreux détails sur l'organisation de l'opération. Le journal révèle aussi que les Algériens savaient qu'une opération d'envergure se préparait. Un premier télégramme parlant d'une «menace terroriste imminente» était parvenu au siège de la 4e région militaire de Ouargla. Les responsables militaires de Tamanrasset, Ouargla et Béchar avaient aussi été prévenus que plus de 60 éléments armés du Mujao et des hommes de Belmokhtar avaient quitté leur campement d'Aguelhok au nord du Mali pour une destination inconnue. D'autres rapports signalaient une reprise des activités du mouvement de Bencheneb près de la frontière libyenne et d'une connexion avec les djihadistes libyens. Enfin, les Algériens avaient pris au sérieux, deux jours avant l'attaque de Tinguentourine, la tentative de trois hommes armés de passer la frontière à quelque 600 km de Djanet. Mais ils n'avaient pas remarqué le vendeur de cigarettes, posté pendant dix jours à côté de la brigade de gendarmerie d'In Amenas. Un des trois hommes missionnés par les assaillants pour repérer les mouvements des forces de sécurité et du personnel. En particulier le jour où le bus transportant le personnel de BP arrive de l'aéroport d'Hassi Messaoud. Il ne restait plus qu'aux chefs de l'expédition de choisir le bon moment: la période de «relâchement sécuritaire» qui suit les fêtes de fin d'année et le départ des touristes étrangers de la région. Habitués à se déplacer en suivant les gazoducs pour empêcher toute frappe aérienne, les terroristes savaient que les Algériens ne pourraient pas choisir de bombarder le site. Leur erreur a sans doute été de tout miser sur l'effet de surprise et de sous-estimer l'entraînement des 6000 hommes que l'Algérie a mobilisé dans sa riposte.

    Mélanie Matarese
    LeFigaro.fr

    Madagascar - 21 contre 3 : la présidentielle se polarise à Madagascar

    Un collectif rassemblant 21 des 41 candidats à l'élection présidentielle malgache a décidé vendredi 21 juin de ne plus assister aux réunions de préparation du scrutin si les trois candidats contestés ne se retiraient pas.
    Le processus électoral malgache est dans l'impasse à cause des candidatures controversées de l'ancienne première dame Lalao Ravalomanana (qui se présente à la place de son mari), de l'ancien chef d'Etat Didier Ratsiraka et de l'actuel président de la transition, Andry Rajoelina. Mme Ravalomanana et M. Ratsiraka ont vu leur candidature validée par la commission électorale (Cenit) en dépit du fait de n'avoir pas résidé à Madagascar six mois avant le scrutin, comme l'exige le code électoral malgache. Andry Rajoelina, qui a renversé le président Marc Ravalomanana début 2009, avait promis à la communauté internationale de ne pas se présenter à l'élection. En outre, il a déposé sa candidature hors délai. ÉLECTION REPORTÉE SINE DIE "Le vrai obstacle c'est la présence des trois candidats que la communauté internationale n'accepte pas, a déclaré Jean Lahiniriko, l'un des candidats à la présidentielle, en marge d'une réunion organisée par la Cenit à laquelle tous étaient conviés. Assister à cette réunion, c'est cautionner qu'ils peuvent se présenter." Plusieurs d'entre eux ont quitté précipitamment la réunion et ont érigé une banderole à l'extérieur indiquant "non aux candidats facteurs de blocage". Ils ont promis de poursuivre leurs actions jusqu'au retrait des trois candidats problématiques. L'élection présidentielle, dont le premier tour était prévu le 24 juillet, a été reportée sine die (la date du 23 août ayant un temps été avancée). Elle est censée entériner le retour à l'ordre constitutionnel, quatre ans après le renversement du président Ravalomanana lors d'une révolte populaire. En attendant une sortie de cette impasse, l'Afrique du Sud, en charge des bulletins uniques, a suspendu leur impression.

    Le Monde.fr avec AFP

    Egypte : le nouveau gouverneur controversé de Louxor démissionne

    Le nouveau gouverneur de Louxor, membre d'une formation islamiste liée à un attentat dans cette cité touristique en 1997 et dont la nomination a provoqué un tollé en Egypte, a annoncé dimanche 23 juin avoir décidé de démissionner.
    Adel Mohamed Al-Khayat a affirmé lors d'une conférence de presse retransmise à la télévision qu'il avait décidé de "présenter sa démission au premier ministre Hicham Qandil" parce qu'il refusait qu'"une seule goutte de sang" soit versée en raison de sa nomination. Adel Mohamed Al-Khayat est un responsable du Parti de la construction et du développement, la branche politique du groupe islamiste radical Gamaa Islamiya. La Gamaa Islamiya fut à l'origine d'une vague d'attentats dans les années 1990 avant de renoncer à la violence. En 1997, elle avait revendiqué une attaque sur un site pharaonique de la région de Louxor, qui avait fait plus de 60 morts dont 58 touristes. COLÈRE DANS LE SECTEUR TOURISTIQUE Adel Mohamed Al-Khayat a été nommé gouverneur de Louxor par décret présidentiel il y a une semaine, dans le cadre d'un vaste mouvement au cours duquel 17 des 27 gouverneurs du pays ont été remplacés. Les nominations de plusieurs islamistes à ces postes autrefois presque exclusivement détenus par l'armée et les services de sécurité ont alourdi un contexte déjà tendu par des appels à des manifestations de masse contre M. Morsi le 30 juin, premier anniversaire de son investiture. Lire (édition abonnés) : Un ex-terroriste devient gouverneur de Louxor Pour protester contre la nomination de M. Al-Khayat, le ministre du tourisme, Hicham Zaazou, a présenté sa démission, que le premier ministre a dit avoir refusée. Cette nomination a aussi provoqué la colère dans le secteur touristique, très rentable avant la révolte de 2011 ayant conduit à la chute de Hosni Moubarak, mais qui a depuis grandement pâti de l'instabilité sur le plan sécuritaire et politique. Des employés du secteur touristique de Louxor avaient menacé de bloquer l'accès aux temples pharaoniques et d'autres sites antiques dont la région regorge si cette nomination était maintenue, en faisant valoir qu'elle risquait de ruiner les espoirs de reprise de cette activité. La nomination de M. Al-Khayat envoyait un signal d'ouverture de la présidence vers le puissant mouvement salafiste, tour à tour partenaire et concurrent des Frères musulmans, et qui avait recueilli près de 25 % des voix aux législatives de la fin 2011

    . Le Monde.fr avec AFP -

    jeudi 13 juin 2013

    Afrique du Sud: Nelson Mandela réagit bien au traitement, selon le gouvernement

    Par AFP
    Libération
    L’ancien président sud-africain Nelson Mandela «réagit bien au traitement» contre la pneumonie, a indiqué jeudi le gouvernement, au sixième jour d’hospitalisation du héros de la lutte anti-apartheid, bientôt 95 ans.
    Devant le Parlement mercredi, le président Jacob Zuma s’était fait un plaisir d’annoncer que «Madiba réagissait mieux au traitement depuis le matin», appelant son illustre prédécesseur par son nom de clan, en signe de respect et d’affection.
    Jeudi matin, le communiqué hebdomadaire du conseil des ministres s’est voulu également rassurant, soulignant que Mandela reçoit «les meilleurs soins médicaux» et qu'«il réagit bien au traitement».
    Il s’agit exactement de l’expression utilisée par les autorités lors des précédents hospitalisations du prix Nobel de la paix.
    Dans la nuit de vendredi à samedi, Nelson Mandela avait été conduit à l’hôpital «dans un état grave».
    M. Zuma, toujours au Cap jeudi, n’a pas bougé une virgule de son emploi du temps qui doit le conduire à Maputo samedi pour un sommet sur le Zimbabwe, quand bien même les derniers jours ont été «difficiles» pour Mandela.
    Fer de lance de l’avènement de la démocratie multiraciale en Afrique du Sud en 1994, Mandela doit fêter ses 95 ans le 18 juillet. Il souffre d’une infection pulmonaire à répétition, séquelle de ses 27 années de réclusion sous le régime raciste de l’apartheid.
    Au fil des rechutes et des hospitalisations, la quatrième depuis début 2011, l’homme Mandela est apparu de plus en plus diminué et l’air absent sur les rares images de lui divulguées aux médias.
    Ces derniers jours, ses proches se sont succédés à son chevet au Mediclinic Heart Hospital de Pretoria, sans livrer la moindre indication à son sujet.
    Les médias en sont réduits à surveiller les allées et venus devant la clinique, un établissement privé, tandis que des anonymes de tout âge viennent témoigner de leur affection d’un petit mot gentil confié aux médias, d’une bougie ou d’une tasse de café apporté aux policiers en faction.
    Un bouquet de fleurs a été déposé devant l’entrée, accompagné d’une carte disant «Sandu, le syndicat des forces armées, aime Madiba».
    A chaque nouvelle alerte, les messages affluent. Mais cette fois, ceux qui l’ont connu préparent les esprits à une fin inévitable et rappellent que seul son combat restera immortel à condition que chacun, notamment en Afrique du Sud, le perpétue.
    «Ce qui est important c’est de garder en mémoire la forme de son engagement. Nelson Mandela est très malade, Desmond Tutu est aussi très vieux. Naturellement ils disparaîtront un jour», a commenté le dalaï lama, lors d’un déplacement en Nouvelle-Zélande.
    «Ce qui est important, c’est que perdurent leur enseignement et leur esprit», a poursuivi le leader tibétain, grand ami de l’archevêque noir Desmond Tutu. «Je considére comme étant de ma responsabilité qu’ils continuent à nous inspirer même après leur mort».
    Denis Goldberg, 80 ans, l’un des derniers vétérans du procès de Rivonia à l’issue duquel Nelson Mandela fut condamné à perpétuité à l’âge de 45 ans en 1964, confiait jeudi au Star une certaine gêne devant l’insistance des médias autour la personne de Mandela.
    «Cela contraste tellement avec l’altruisme de sa vie», a-t-il dit. Ce n’est pas lui faire honneur d’imaginer Nelson Mandela comme un homme qui aurait «apporté la liberté à lui tout seul. Mandela était un leader capable de mobiliser, d’inspirer l’action collective».
    «On loue Mandela pour son sacrifice mais nous ne sommes toujours pas préparés à l’idée qu’il faut nous sacrifier nous-mêmes», a ajouté M. Goldberg, seul Blanc condamné à Rivonia et qui échappa à l’île-bagne de Robben Island où Mandela a passé 18 de ses 27 années de prison.
    Libéré en 1990, Mandela a été de 1994 à 1999 le premier président noir de son pays, un dirigeant de consensus qui a su gagner le coeur de la minorité blanche dont il avait combattu l’oppression.
    Retiré de la vie politique, il n’est plus apparu en public depuis 2010.

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  • "En finir avec la corruption en Afrique"

    Propos recueillis par

    Mohammed Ibrahim, 67 ans, dit "Mo Ibrahim", a créé sa fondation (www.moibrahimfoundation.org), qui évalue chaque année les pays du continent africain et publie un "indice de bonne gouvernance". Elle attribue également un prix à des dirigeants exceptionnels, Nelson Mandela en étant le lauréat d'honneur, et soutient des programmes éducatifs. Cet ancien ingénieur de British Telecom, natif du Soudan, avait précédemment revendu, en 2005, la société de téléphonie mobile panafricaine Celtel, qu'il avait créée : selon le magazine américain Forbes (mars 2013), la fortune de ce philanthrope s'élève à 1,1 milliard de dollars (830 millions d'euros).

    Mo Ibrahim, vous avez créé une fondation pour promouvoir la bonne gouvernance en Afrique. Pourquoi ?
    La bonne gouvernance est l'enjeu crucial pour assurer le respect des droits humains et faire reculer la pauvreté. Nous réalisons un indice de bonne gouvernance en Afrique, pays par pays. Les données collectées sur nos quatre "piliers" – sécurité et sûreté, développement économique soutenable, participation des citoyens et démocratie, développement humain – émanent de toutes les institutions, y compris en Afrique, ce qui donne une note pour chaque gouvernement. Chacun peut voir comment les choses évoluent d'une année à l'autre.
    Depuis six ans, vous remettez un prix à un chef d'Etat exceptionnel, mais il n'a pas été attribué en 2012 et seulement trois fois au total. N'est-ce pas trop sévère ?
    Le leadership est important. C'est magnifique si certains dirigeants peuvent faire entrer leur pays dans la démocratie, le faire sortir de la pauvreté, promouvoir l'éducation, faire respecter les droits des femmes... Mais le comité du prix, dont je ne fais pas partie, doit récompenser des dirigeants politiques ayant accompli une oeuvre hors du commun et ayant quitté leur fonction. Nous recherchons des héros et n'avons pas à abaisser nos standards. En Europe aussi, y aurait-il chaque année un chef d'Etat sortant que l'on pourrait récompenser selon ces critères, à votre avis ?
    L'Afrique est vue comme un continent à fort potentiel de croissance. Partagez-vous cette vision ?
    Je suis d'accord. Je l'ai vécu avec ma société de téléphonie mobile en Afrique, Celtel. L'Afrique est un continent très riche avec des habitants très pauvres. La raison, c'est la gouvernance. Il n'y en a pas d'autre. La croissance est forte, mais ses bénéfices ne reviennent qu'à une petite partie de la population. C'est aussi le problème de beaucoup de pays développés.
    En Afrique, la montée en puissance de la société civile, la meilleure transparence permise par les médias sociaux et la téléphonie mobile, font avancer les choses. Les gens savent. Ils peuvent communiquer. C'est un énorme changement.
    Croyez-vous que le secteur privé peut être moteur ?
    Oui, l'activité économique est une force énorme pour le développement. Mais on a besoin d'améliorer les pratiques dans beaucoup de secteurs. On se focalise sur la gouvernance et la transparence du secteur public, mais on ne fait pas assez attention à celle des entreprises.
    En France, en Allemagne, au Royaume-Uni, on déclare combattre la corruption et on me pose des questions sur l'Afrique. Mais les officiels africains ne se corrompent pas eux-mêmes ! Ils le sont par seulement vingt, trente ou quarante personnes qui travaillent dans les pays développés. Combien y a-t-il eu de ces personnes condamnées au Royaume-Uni, en Allemagne ou en France ? Il faut en finir avec ces pratiques corruptrices, sinon rien ne changera.
    Vous avez réussi dans la téléphonie mobile en Afrique en rejetant toute corruption. C'est donc possible ?
    Oui c'est possible. Tous nos systèmes ont été organisés pour ne pas permettre la corruption. Les dirigeants de nos entreprises, dans chaque pays, n'avaient aucun moyen de signer un chèque ou de débloquer des fonds sans notre autorisation. Pour lutter contre la corruption, il faut une organisation sur le terrain.
    Nous avons besoin que les dirigeants se lèvent et commencent le changement de ces pratiques. Toutes ces entreprises qui jouent sur les prix de transferts ou sur les failles du droit fiscal pour ne pas payer leurs impôts, cela doit changer. Cette évasion fiscale coûte chaque année de 70 à 120 milliards de dollars au continent africain.
    Même en prenant l'hypothèse basse, c'est un énorme montant, bien supérieur à ce que peuvent offrir toute l'aide publique au développement ou les banques de développement.
    Quelle était votre philosophie de management ?
    Nous avions une entreprise par pays et leurs dirigeants savaient qu'ils devaient rendre des comptes à toutes les parties prenantes : les actionnaires, les salariés, les clients et la communauté. Cette dernière est importante, car l'entreprise est un poisson dans cette mer. Nous avons mené beaucoup de projets d'éducation, d'ordinateurs dans les écoles, d'aide technique... Il faut le faire.
    N'y a-t-il pas des conflits entre la satisfaction de ces différentes parties prenantes ?
    Les conflits sont simplissimes à régler ! En tant qu'actionnaires, nous avons intérêt à avoir une entreprise attrayante. C'est important pour recruter les meilleurs talents, en technologie, en gestion ou en marketing, pour développer l'entreprise. Chez Celtel, tout le monde avait des actions de l'entreprise et bénéficiait d'options d'achat intéressantes.
    Quand vous donnez des actions à vos salariés, les actionnaires gagnent moins sur le moment, mais plus dans la durée. Il faut être inclusif. Dans un pays, respecter l'environnement permet d'attirer des clients. Il n'y a pas de contradiction. C'est du capitalisme intelligent, à long terme. C'est du sens commun.

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